62ème anniversaire des massacres d'Oran du 5 juillet 1962

62ème anniversaire des massacres d'Oran du 5 juillet 1962

Discours de Philippe de Beauregard, maire de Camaret-sur-Aygues :

 

« Mesdames, messieurs, chers amis,

Tout d’abord, permettez-moi de remercier les personnalités, les représentants des associations patriotiques et leurs porte-drapeaux qui nous font l’honneur de leur présence aujourd’hui à Camaret.

Le 5 juillet 1962 restera la date d’une tragédie pour les Français installés en Algérie lorsqu’elle était française. Une partie importante de la population française a été victime de violences et massacres ce jour-là.

Le 5 juillet 1962 il reste à Oran, environ 100 000 Français. Les accords d’Évian du 18 mars 1962 ont fixé la date du cessez‑le‑feu au 19 mars entre le FLN et la France et le principe d’indépendance de l’Algérie.

À compter de cette date, massacres de harkis abandonnés par la France, enlèvements d’hommes et de femmes et même d’enfants, contraints de traverser des quartiers musulmans pour se rendre à leur travail, se multiplient faute de protection militaire. Dès lors, la population civile française terrorisée comprend la fragilité de son statut défini par les accords d’Évian et sa vulnérabilité : la seule issue est alors l’exode massif en métropole. Pour les européens et les Juifs d’Algérie, c’est le moment de choisir : « la valise ou le cercueil », car une véritable épuration ethnique orchestrée par le FLN va débuter.

Le 3 juillet 1962, après le référendum organisé en Algérie quelques mois auparavant, le Général de Gaulle reconnaît officiellement l’indépendance de l’Algérie et le transfert de la souveraineté à l’exécutif provisoire algérien.

La proclamation de cette indépendance est prévue pour le 5 juillet, date du 132ème anniversaire de la prise d’Alger par les Français en 1830. Cette journée sera une journée dont l’histoire restera à jamais écrite avec le sang d’innocents, lynchés sur la place d’armes d’Oran, tués à coup de fusils ou de couteaux. Les témoignages recueillis sont accablants ; les chiffres varient de plusieurs centaines à plusieurs milliers de victimes.

À la douleur des souffrances vécues, s’est ajoutée au fils des ans, la douleur de l’inacceptable oubli de ce massacre. Ce massacre collectif, rendu possible par une passivité complice au plus haut niveau de l’État, a volontairement été occulté par les protagonistes qui n’avaient aucun intérêt à dire la vérité. J’appelle ça du négationnisme.

L’écho de cette tragédie a résonné le 7 octobre dernier alors que plusieurs milliers d’Israéliens, parce qu’ils étaient juifs, ont été victimes d’un véritable pogrom orchestré par le Hamas, mouvement terroriste islamiste. Suite à ces massacres, chez nous en France, nous avons assisté à des complaisances révélatrices, jusqu’à la compromission, avec l’islamisme d’une partie du monde politique, journalistique, associatif ou culturel. L’histoire s’est répétée. Alors aujourd’hui, à notre humble échelle, ayons une pensée pour la communauté juive qui n’est malheureusement même plus protégée en France. Aujourd’hui, de là où nous sommes, refusons d’oublier.

Il y a deux ans, nous avons inauguré la contre-allée du 5 juillet 1962, 60 ans jour pour jour après les massacres d’Oran. Nous refusons le silence assourdissant qui a trop longtemps entouré cette partie tragique de notre histoire. Nous choisissons de nous souvenir de ce jour, et d’honorer la mémoire des nombreuses victimes, de leurs familles et de leurs amis.

Merci pour votre attention. »

 

Reportage photos à retrouver sur notre page Facebook : 

 

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